Jamais un oiseau n’aura généré autant de littérature que le Faucon Pèlerin

Vénéré au temps de l’Egypte ancienne, c’était le dieu Horus. Le Faucon Pèlerin était aussi le favori des princes, c’est au Moyen Age, que la fauconnerie connait son âge d’or. Détenir un faucon était un droit, un luxe.

Cette attraction qu’il exerce sur ses admirateurs se résume, outre la noblesse de son allure,  à ses fantastiques prouesses de vols qu’il met au service de la chasse aux autres oiseaux dont il se nourrit et de ses pariades nuptiales.

Le déclin rapide de l’espèce est relativement récent, citons le tir de chasse avant la protection officielle de tous les rapaces en 1972, la capture par des fauconniers peu scrupuleux mais, le fléau qui amené l’espèce au bord de l’extinction dans les années 50/60 porte le nom de DDT, produit de traitement à usage agricole destiné au traitement des graines, absorbées par les oiseaux granivores, ces derniers contaminaient à leur tour leur prédateur, c’est ainsi  que le Pèlerin disparaissait de façon catastrophique.

L’interdiction de ce produit depuis 1972 en France, 1966 en Angleterre, a permis, un demi-siècle plus tard, au Pèlerin de retrouver ses falaises favorites.

Le célèbre ornithologue Paul Géroudet, en 1968 finissait son chapitre consacré au Pèlerin en ces termes:  » en peu d’années, le Pèlerin a presque disparu de vastes régions d’Europe occidentale; on craint son extinction complète en Grande- Bretagne. Ce noble oiseau est-il vraiment condamné ? »

L’atlas des Oiseaux nicheurs de Bretagne réalisé entre 1970/1975 arrivait aux mêmes conclusions avec toutefois une hypothèse pleine d’espoir: « la récente remontée des effectifs nicheurs d’outre-Manche, représentent-elles les prémisses de sa réinstallation sur nos falaises »

Depuis ces années noires, quarante années se sont écoulées, aujourd’hui, un couple de Faucons Pèlerins vole au-dessus de St Malo de Phily, le seul couple nicheur connu à ce jour à l’intérieur des terres sur l’Ille & Vilaine (un couple niche sur les rochers de Cancale).

En effet ce rapace a étendu en priorité sa reconquête de territoires sur les falaises côtières avant d’explorer les parois verticales des carrières, une trentaine de couples ont été recensés en Bretagne.

Depuis l’arrêt de son exploitation, La carrière du Clos-Pointu est devenue un vrai sanctuaire non seulement pour le Pèlerin mais aussi pour les 70 autres espèces d’oiseaux vus ou entendus sur le site. Citons le passage d’un Milan Royal, d’un Balbuzard pêcheur et aussi d’autres Pèlerins erratiques très vite pourchassés par les titulaires des lieux.

Le Faucon Pèlerin a été vu pour la première fois en novembre 2010, c’est seulement en 2013 que l’on assiste à une tentative de nidification, le couple se reproduit pour la première en 2014 avec un jeune à l’envol, puis 2 jeunes en 2015.

Pour 2016, on peut espérer des naissances fin avril et l’envol des jeunes fin mai.

Même si les Pèlerins Philystins tolèrent la présence des promeneurs et des observateurs sur le chemin en bas de la carrière, la présence et les bruits des baigneurs « sauvages » occasionnant un vrai dérangement, deux raisons à cela, les Pèlerins, très intelligemment, déposent des proies entamées, destinées à leurs jeunes, à l’ombre du coté de la falaise Nord, à l’opposée de leur aire, la présence humaine au pied de la paroi les empêche d’accéder à ce garde-manger, c’est regrettable. De même, l’éducation au vol des jeunes en mai et juin est perturbée par cette même  présence.

Le Faucon Pèlerin est un oiseau de grande valeur patrimoniale qu’il convient de protéger et c’est donc tout naturellement en préservant la tranquillité de la falaise qu’il a choisi, qu’il continuera à nous étonner, à nous passionner chaque jours encore plus.

Le groupe des ornithologues amateurs, qui suit le Pèlerin depuis cinq ans, se rend bien volontiers disponible pour informer et guider, toute l’année, les Philystins et les visiteurs désireux de partager quelques instants la vie de cette œuvre d’art vivante qu’est le Faucon Pèlerin.

  

 

 

 

 

 

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